(...) Dans l’exposition, un autre balcon s’avance dans l’espace. Il est constitué de trois sérigraphies sur verre, images d’architectures en devenir ou de vestiges d’affrontements, issues de cette même série en Palestine.
Chaque image est retravaillée pour en accentuer les plans et renforcer l’impression des volumes qui, par la transparence des supports, prennent corps dans l’espace.
Les images de Sarah Feuillas, où l’œil transperce les murs, évoquent à la fois l’idéal moderne de transparence d’un Mies van der Rohe et les formes contrôlées du quotidien.
Le titre « Permanent déplacement » peut aussi rappeler la stratégie militaire, le déplacement des troupes. L’historien israélien Eyal Weizman a ainsi analysé comment, dans les conflits urbains, les techniques modernes ont permis de transpercer les murs, de les rendre littéralement « transparents », modifiant ainsi radicalement la perception des villes.