


Diplomรฉs 2011
Sarah Feuillas suspend et tend des matรฉriaux jusqu'ร crรฉer un รฉquilibre, entre intensitรฉ de l'instant et menace d'un chaos ร venir.
Dans Vertige, initialement nommรฉe Vestige, elle met en corrรฉlation des รฉlรฉments du quotidien qui n'ont d'accointance premiรจre ni forme ni d'usage. De la tourbe vierge, du compost vermoulu, des planches de bois, mais aussi des parebrises d'ambulance, des sangles et des รฉtriers se succรจdent.
Prรฉsentรฉe tout en longueur, avec son commencement une estrade accessible par un petit escalier latรฉral, lโลuvre apparaรฎt tel un terrain de jeux semรฉs d'embรปches, un parcours du combattant oรน chaque รฉlรฉment serait ร la fois appui et obstacle ร notre propre cheminement.
On peut s'accrocher aux sangles, comme elles peuvent nous prendre au piรจge. Les รฉtriers fixent nos appuis, mais situรฉs hors d'atteinte, ils ne sont que promesse et ironie. L'estrade est gรฉnรฉralement le lieu d'une mise en scรจne, l'espace oรน l'on est regardรฉ.
Elle est ici un belvรฉdรจre, le point de dรฉpart d'une voie qu'on hรฉsite ร emprunter. Lโลuvre fut activรฉe par la danseuse Carole Quettier, et son film, sa trace, en fait partie intรฉgrante.
L'improvisation de la danseuse devient l'apprivoisement de l'installation.
Les vitres sont comme autant de reflets qui se croisent. Les sangles sont tendues, puis dรฉtendues sous le poids du corps en mouvement. La prรฉsence de la terre serait comme un retour aux origines, dont la vidรฉo serait la trace renouvelรฉe.
Marie Frampier